dimanche 26 décembre 2010

Intime evidence Eva LUNABA

« De cette liaison, leurs amis ne connaissent que l’essentiel, deux comètes qui se sont percutées un soir d’insomnie… sur l’autoroute du Net… en pleins phares, ils se sont reconnus… Astres aimants, ils n’ont même pas eu peur… à tâtons sur l’écran noir de leurs nuits blanches, ils se sont effeuillés… mots croisés… souffles en pointillé… soupirs interlignes… aveux codés… sous le regard complice de leur webcam. »
Une histoire internet pas comme les autres



Une rencontre se tisse sur la toile entre Hani (« un prénom polynésien signifiant « la femme caressée par le soleil ») et Lucas (« un prénom d’origine latine signifiant « lumière ».)

Si jamais aucune rencontre physique n’a lieu et n’aura lieu pour une raison que je ne dévoilerai pas mais qui n’est peut être pas celle que vous pensez, nous ressentons à travers ce court roman de profondes émotions entre les deux protagonistes. Ils iront jusqu’au mariage par internet. Je ne peux m’empêcher de partager ce passage avec vous.



« Ce soir, j’épouse la Femme de ma vie ! brame-t-il dans la rue sous le regard plaisantin des passants…

- Ce soir ? interroge Hani désarçonnée.

- Je ne veux pas attendre, ce soir, sur Internet, sur le site mariage.com je demande ta main !

- T’es sûr que tout va bien Lucas !

- Oui, je suis fou amoureux de toi !

?- Et tu me proposes de t’épouser sur Internet !

- Oui, je sais que cela peut te paraître démentiel, mais c’est le symbole le plus fort que j’ai trouvé pour te dire à quel point tu me rends heureux, combien je tiens à toi et que jamais je n’ai aimé ainsi… jamais ma douce…

- Sur Intern..net ! bégaie-t-elle

- Oui, au berceau de notre rencontre, là où tout a commencé…

- Lucas… je… t’aime, murmure-t-elle émue.

- Je t’aime à en hurler Hani… si je te perdais…. J’en crèverais.

- Si tu me quittais…. j’en mourrais... Lucas. »



Ils partagent réellement tout par internet : les émotions, les petites attentions ou encore la sexualité.


Une musicalité impressionnante



Ce roman se lit sans aucun arrêt possible car nous sommes littéralement bercés par les mots. Eva Lunaba a un style remarquablement étonnant puisque nous sommes entrainés tout au long de ce roman dans une magnifique chanson (quelques titres connus se glissent dans le texte) offrant un rythme endiablé à chaque valse des mots. Les dialogues sont réussis permettant de donner une sonorité à chaque passage et le découpage du roman en neuf parties est réalisé avec brio par une main de maître.



Les cinq sens sont omniprésents dans ce livre où une magnifique histoire d’amour est décrite. Le pari était difficile mais il est réussi : montrer comment une relation purement virtuelle peut bouleverser, transformer des individus et entrainer une passion démentielle parfois plus intense qu’une rencontre réelle.



« Se dire alors que l’on est plus fort qu’elle, que cette relation virtuelle est de celle qui les tire au ciel… Entre eux des aveux qui se glissent… l’envie qui les mord dans le cou… les papillons qui virevoltent dans leurs ventres noués dès la moindre seconde sans eux…

On se surprend à ne vivre que pour ces moments que l’on épie, guette et aspire comme une drogue par la veine palpitante. »

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