jeudi 31 janvier 2008

Déloger l’animal de Véronique Ovaldé : entre évasion et réalité une superbe histoire!!!

Je ne connaissais pas cet auteur avant qu’une amie m’en parle. Ayant une très grande confiance en cette personne, je me suis précipité pour l’acheter. Au début, j’ai eu très peur car il est vrai que les dix premières pages sont difficiles à lire. Mais la particularité de ce roman, c’est que passé ces quelques lignes, on ne peut plus s’arrêter. Vous êtes obligés de continuer votre lecture car vous voulez savoir où Véronique Ovaldé va vous entraîner, sa plus grande qualité étant à travers chaque phrase d’introduire la quantité de drogue suffisante pour lire la suivante. On ne ressort pas de ce livre indemne. Il me faut même un temps de réflexion pour revenir au monde réel tellement l’écriture est profonde. Elle a l’art de tout nous décrire, nous connaissons en détail la personne et les lieux mais elle a également la volonté de nous désorganiser avec ces deux Rose qui représentent les deux femmes clés (même nom pour la mère et la fille) de ce livre. Se présentant parfois comme un conte comme on peut le lire à travers un superbe coup de foudre entre deux personnes, elle nous présente également les difficultés rencontrées par une adolescente très perturbée et sa mère qui semble également tourmentée. Tout simplement un mélange subtile entre réalité et imagination qui nous invite à réfléchir sur la société dans laquelle nous vivons. Il faut reconnaître qu’entre l’imagination débordante de la petite Rose et le retour à des histoires quotidiennes, le bouleversement pour le lecteur est au rendez vous.

dimanche 27 janvier 2008

Quand la confiance et l’homme reviennent au centre de l’économie : des subprimes a la Société Générale : stupeurs dans la finance

La finance, un domaine sensible et complexe qui fait la une de l’ensemble des journaux depuis quelques jours.
Procédons par étape : d’abord les subprimes
Les subprimes représentent des crédits à taux variables accordés sans ou avec peu de conditions de ressources. A une époque ou les taux étaient bas, ils représentaient le rêve à l’américaine, on pouvait devenir propriétaire en contractant ces types d’emprunt avec insouciance puisque le prix de l’immobilier ne cessait de grimper et il suffisait de vendre en cas de problèmes.

Mais comme souvent en économie, rien ne ressemble à un long fleuve tranquille. Lorsque les taux se mettent à monter et que le prix de l’immobilier dégringole, les ménages se retrouvent sans aucune possibilité de rembourser et même des banques se retrouvent au bord de l’insolvabilité.

Rappelons que les banques se prêtent de l’argent entre elles. Le problème est qu’une crise de confiance énorme est venue de la part des autres établissements et certaines banques sont au bord du gouffre car ses concurrents refusent de les refinancer.
Comme bien souvent dans ce genre de situation de crise, l’intervention de régulateurs devient indispensable. Ainsi, la FED, banque centrale américaine a très vite réagi en baissant ces taux. La BCE revendicatrice de son indépendance et de sa volonté de lutter contre l’inflation prend toujours beaucoup plus de temps.

Deuxième étape : le trader fraudeur?

Dans cette même période, la Société Générale relève la fraude dont elle a été victime.
Un trader de 31 ans aurait fait perdre 4,9 milliards d’euros à cette banque. Cela peut sembler totalement irréaliste. En effet, à l’heure ou contrôles et procédures se multiplient, il serait vraiment intéressant de savoir comment à lui tout seul, il est arrivé à réaliser une fraude si abyssale. Je pense que dans cette affaire, beaucoup d’éléments manquent à l’appel.

L’explication de la procédure pour frauder paraît simple à comprendre mais dure à réaliser: il annulait ses positions par d’autres fictives et il fermait des positions avec des instruments de couvertures fictifs. Dans cette affaire, beaucoup de doutes demeurent, le précaution semble pour l’instant indispensable vu les zones d’ombres multiples. Le trader est actuellement en train de s’expliquer a la brigade financière.
Avant lui, des cas de fraudes avaient déjà été découverts que cela soit au Japon, aux Etats Unis ou en Grande Bretagne.

Heureusement que la banque de France est intervenue là encore pour rassurer les clients de la Société Générale qui pèsent 200 milliards d’Euros de dépôts. En effet, si à l’annonce de cette nouvelle, ses clients s’étaient précipités dans les agences pour retirer leurs fonds, cela aurait pu être catastrophique.

Que retenir ?

Sans confiance, l’économie n’est rien
Le rôle des régulateurs comme vecteur de confiance sur les marchés
A tous ceux qui considèrent que l’économie est rationnelle et que l’on peut tout prévoir (certains le croient encore?????) : rappelez moi qui est au cœur de cette crise : l’homme, l’être irrationnel par excellence…

vendredi 25 janvier 2008

Mort aux cons de Carl Aderhold, un livre à lire de toute urgence

Et voilà pour Noël, un ami m’a offert ce livre. Il fallait que je fasse preuve d’ouverture d’esprit pour tolérer ce cadeau vu le titre, il devait se douter que je n’en étais pas un ou alors pensait-il que j’étais trop « con » pour m’en apercevoir. Je ne sais pas mais je me suis jeté sur ce livre et je ne pouvais pas me permettre de ne pas le terminer car je me suis laissé bercer par cette histoire. Pourtant, bercer n’est pas le terme tant les rebondissements et les actions se succèdent dans ce magnifique ouvrage écrit avec ce style qui n’appartient qu’aux grands. (Il faut dire que je n’ai pas envie de terminer sur sa liste… je suis donc obligé d’en dire du bien). Il faut reconnaître que le premier meurtre m’a un petit peu déçu puisqu’il s’agissait de mon animal préféré, le chat, mais j’ai décidé de passé outre et j’ai vraiment été satisfait. Carl Aderhold arrive à dresser un portrait si juste de nos contemporains qu’il est incroyable. La gradation dans ces meurtres de cons en commençant du simple con à celui qui le fabrique « faiseur de con » montre une réelle réflexion dans ce roman qui arrive petit à petit à se transformer en essai. L’auteur dévoile toute une réflexion avec un humour parfois noir, souvent ironique, qui dresse les portraits-types de cons que nous avons tous rencontrés un jour. Il faut reconnaître qu’au fur et à mesure de la lecture, j’ai opéré un rapprochement avec le film Le Couperet que j’avais beaucoup aimé. Bien qu’il ne s’agisse pas de tuer des cons mais des concurrents potentiels dans ce film, c’est cette folie meurtrière que l’on retrouve dans l’ouvrage. Oh ne croyez pas que j’aime le meurtre mais il faut dire que depuis que j’ai lu ce livre j’ai commencé à réaliser ma petite liste, ma plus grande frayeur maintenant étant de savoir si mon nom figure sur la liste d’une de mes connaissances. Enfin, je terminerai par un parallèle avec un auteur que j’aime beaucoup, Gustave Flaubert. Lui aussi en son temps, par son style et son talent, souhaitait dévoiler la bêtise humaine au 19ème siècle, vaste entreprise que reprend avec brio aujourd’hui Carl Aderhold…Ce sont ces types d’auteur observateurs et penseurs de notre monde contemporain qui permettent chaque jour de nous faire avancer en nous dévoilant nos vices.

Je remercie pour la réalisation de cette chronique Stéphanie qui a eu la gentillesse de la relire et de me conseiller des modifications.