« J’ai quelques heures pour vous. Du temps dans le temps. Du mien dans le vôtre. Quelques heures pour vous faire voir autre chose. Autre chose que votre vie à vous. Que votre quotidien trop quotidien. Votre ordinaire trop ordinaire. Vos habitudes trop habituelles. Votre boulot qui vous entortille trop serré. Une course continue et continuelle. Une vie à vitesse rapide. Vos obligations trop obligatoires, qui vous assomment et vous étouffent, trop mais jamais un peu. Juste un peu, juste pour vous dire, j’ai des obligations comme tout le monde »
Il a été difficile pour moi de choisir un passage à mettre en exergue de cette chronique. Difficile car j’ai rarement souligné autant de passages dans un livre, difficile aussi car chaque phrase raisonne encore dans ma tête tant la plume de Marie Barrillon est forte. Forte dans une vie fragile. Forte car d’une qualité exceptionnelle. Forte car elle vous traverse le cœur.
François Mauriac expliquait que « tous les romans viennent du cœur ». Si vous souhaitez une preuve vivante de cette citation, alors lisez ce livre. L’amour est omniprésent tout au long de cette leçon de vie. Mais leçons de vie, ce n’est pas le livre prétentieux d’une auteure qui nous fait croire qu’elle a trouvé la clé pour vivre de la meilleure façon possible. C’est un livre où l’auteure se livre à travers différents moments de sa vie. Des moments souvent douloureux où les larmes peuvent vite couler sur votre joue tant sa plume vous transperce le cœur par les étapes racontés.
Si j’ai choisi cette phrase en exergue, c’est parce qu’elle est à l’image d’une partie du livre. Oui, seulement d’une partie. Désolé, je ne peux pas résumer un livre aussi complet et riche en deux phrases chers lecteurs. Revenons-en à la phrase du départ donc. L’auteure s’adresse à nous directement. Dès les premières pages, elle veut vous faire rentrer dans son monde et le pari est vite réussi. On a compris également que le temps est une notion importante et omniprésente chez l’auteure. Puis, cette phrase, c’est aussi une invitation à l’évasion, à chasser notre quotidien pour découvrir le sien.
Nous apprenons ainsi à découvrir la famille, les amis et des instants de la vie de l’auteure.
Quelques phrases peut être pour découvrir le style inimitable de l’auteure sont nécessaires.
Une métaphore tout d’abord, « dans l’ignorance la plus totale, il commence à faire les couleurs de mon univers sur la palette de la vie qui lui donne, en y incorporant des teintes qui n’y existaient pas. »
Une magnifique phrase sur l’amour, « pour un destinataire unique, grand amour ou passion fidèle jusqu’à demain ou jusqu’au lit éternel, le cœur s’applique dans ces battements pour ne pas dériver sur un fleuve inconnu ou trop connu »
Marie Barrillon interroge également ses lecteurs, «j’ai besoin de savoir si mes mots vous animent. Si je touche votre cœur à travers vos yeux ». Puisque l’auteure semble douter et il faut le reconnaitre quand nous écrivons, nous avons un sentiment de solitude parfois dur à porter, je tiens à la rassurer de suite, le coup de maître est réussi. Je pense être en accord avec l’auteure, je me suis accordé à son pas. « N’oubliez pas d’accorder votre pas au mien sans me lâcher la main. »
Une phrase sur la vieillesse peut être, « il ne nous reste plus alors qu’à accepter de vivre face à cette infirmité qui nous enlace tel un amant trop épris, sans pouvoir faire autrement que de se laisser aller. »
Il y a aussi la question de l’inexplicable, « pourquoi toujours chercher à tout expliquer. Il y a des mystères qui restent des mystères. Des secrets qui demeurent des secrets. Des énigmes qui perdurent silencieusement. »
Je ne peux m’empêcher de citer deux autres phrases qui sont selon moi très significatives d’une leçon de vie :
« En définitive, précieux sont les gens à qui on peut parler dans une confiance sincère. Exceptionnels sont ceux à qui on peut tout dire sans secret »
« Nous pouvons vivre avec nos souvenirs si nous les maintenons vivants en nous. Mais nous ne devons pas nous laisser dépasser par eux. Même si parfois ils reviennent nous brutaliser. »
Mais vous pouvez peut être penser que leçons de vie est un livre fondamentalement triste alors que la fin réserve un vrai appel à la vie avec le plaisir de la lecture, de l’écriture et de l’envie.
Alors, donc cher lecteur, une dernière phrase de Marie Barrillon qui reflète la sensualité ce roman, « les yeux sont au bout de leurs doigts. Leurs mains se frôlent. Ils n’osent pas se toucher vraiment. Pas encore. »
Une chronique à retrouver sur le site 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1208-Leçons%20de%20vie.html
1 commentaire:
Une magnifique chronique Clément, pour un ouvrage tout aussi magnifique. J'en prépare d'ailleurs également une chronique pour le prochain numéro du BSC Mag. Impossible de laisser un tel livre dans l'ombre, ce serait inadmissible !
Amitiés,
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