« C’est qu’il y a entre les choses du monde moderne et le bonheur, un rapport obligé…Ceux qui se sont imaginé que je condamnais la société de consommation n’ont vraiment rien compris à mon livre. Mais ce bonheur demeure un possible ; car, dans notre société capitaliste, c’est : choses promises ne sont pas choses dues.»
L’immense Perec
J’ai l’habitude de commencer ma chronique par un extrait du livre. La phrase citée ci-dessus correspond à une partie de la quatrième de couverture car elle me semblait des plus percutantes pour comprendre Perec ou du moins tenter…car ici, à travers cette chronique, je m’attaque à un monument de la littérature. Un auteur capable d’écrire La disparition, un livre sans la lettre e… Avec Perec, dès les premières lignes, on se sent dans la cour des maitres. Ceux que l’on va suivre, ceux qui ont un style incomparable et inestimable.
Jérôme et Sylvie
Lui a 24 ans, elle, en a 22. Ils sont psychosociologues. Ils n’avaient pas réellement choisi ce travail qui consistait à sonder la population mais cela leur permettait de vivre.
Une grande réflexion est menée par l’auteur à base de nombreuses descriptions. Nous retrouvons un souci du détail incommensurable. Pour les connaisseurs de Perec, Tentative d’épuisement d’un lieu parisien faisait déjà l’écho du talent de l’auteur à ce sujet. Le livre commence avant de décrire les personnages par une longue description qui semble sans fin. Ce n’est d’ailleurs qu’au troisième chapitre que nous faisons la connaissance des deux personnages principaux.
Une analyse sociologique
Perec, comme on a pu le voir dans le chapô introductif de cette chronique nous explique que nous n’avons rien compris à son livre si c’était une condamnation de la société de consommation. Mais on peut s’interroger si Perec ne nous invite pas à jouer à travers cette phrase car son écriture semble un jeu. Derrière chaque phrase admirablement construite, on décèle la facilité de l’auteur pour l’écriture. Il nous semble que l’auteur aime s’amuser avec nous comme il aime s’amuser avec les temps employés. Perec est un metteur en scène littéraire. C’est un véritable spectacle qu’il nous offre derrière les mots pour comprendre les maux de notre société contemporaine. Nous y voilà. Perec ne critique pas la société de consommation mais il termine son livre par une citation de Marx. Mais Perec n’a pas tort. Il ne critique pas la société de consommation, il va beaucoup plus loin :
« Les gens qui choisissent de gagner d’abord de l’argent, ceux qui réservent pour plus tard, pour quand ils seront riches, leurs vrais projets, n’ont pas forcément tort. Ceux qui ne veulent que vivre, et qui appellent vie la liberté la plus grande, la seule poursuite du bonheur, l’exclusif assouvissement de leurs désirs ou de leurs instincts, l’usage immédiat des richesses illimitées du monde-Jérôme et Sylvie avaient fait leur ce vaste programme-ceux là seront toujours malheureux. »
Dès que Sylvie et Jérôme semblent percevoir un soupçon de bonheur, le mot « mais » ne tarde pas à arriver. Il y a toujours une désillusion, une frustration et un échec. Leur relation d’amitié, leur mission à la campagne, leur appartement….tout est échec au final.
« Mais entre ces rêveries trop grandes, auxquelles ils s’abandonnaient avec une complaisance étrange, et la nullité de leurs actions réelles, nul projet rationnel, qui aurait conseillé les nécessites objectives et leurs possibilités financières, ne venait s’insérer. L’immensité de leurs désirs les paralysait. »
Une courte deuxième partie
Ils sont lassés de tous ces « mais » et ils décident de quitter Paris en répondant à une petite annonce pour être professeurs en Tunisie. Le départ se fait dans la précipitation, il sera un échec. La vie là-bas ne se révèlera pas non plus un paradis. Il y aura toujours ce « mais ».
Un épilogue
La dernière partie est un épilogue…enfin il tente de l’être…
Un incontournable de la littérature à lire et à relire.
Une chronique à retrouver sur 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1368-Les%20choses.html
Vous pouvez retrouver sur ce blog l'ensemble de mes chroniques littéraires réalisées pour le site 1001livres mais également l'évolution de mes différents projets. Bonne lecture à tous!
mercredi 27 janvier 2010
Camille de Bernard FAUREN un excellent livre!
"Ca va mal, j'ai passé la nuit ici et je suis terriblement fatigué. Je n'ai pas vu une femme, un enfant, je n'ai pas vu une émission de télé au creux d'un canapé, je n'ai pas bouquiné dans un lit au côté de quelqu'un qui me supporte, qui m'estime un peu, qui m'aime bien. Je démarre une journée en pensant qu'hier, il m'a été dit que je devais m'estimer heureux d'être l� ."
Pierrot : un personnage attachant
Les mots de Pierrot sont douloureux. Il s’est retrouvé dans un hôpital psychiatrique après avoir été jugé irresponsable des actes qu’il a commis. Nous découvrons avec lui ce milieu si particulier et l’enfermement si difficile à vivre. L’isolement auquel il doit faire face nous plonge rapidement dans une réflexion sur ces enceintes si particulières qui avaient retenu toute l’attention de Michel Foucault.
Le personnel, les pensionnaires, les moments de solitude : tout est listé soigneusement et nous finissons rapidement à nous attacher à Pierrot qui a une particularité. En effet, il écrit. Mais il ne conserve jamais. Il déchire.
« J’avoue que si j’écris depuis si longtemps c’est en partie pour ce sentiment de gagner comme une liberté et un tout petit pouvoir sur ceux qui me dominent sans cesse. »
« […] tu n’auras jamais la possibilité de lire ce que j’écris, parce que tout à l’heure, je vais tout déchirer et d’une façon telle qu’il sera impossible de reconstruire l’immense puzzle. »
Camille et la Vierge Marie
Camille est une petite fille d’une douzaine d’années. Elle est rapidement attachante également avec son tonton qui l’amène parcourir les différentes brocantes. Elle apprend les petits filons de la vente à ses côtés et surtout on sent une relation fusionnelle entre eux.
Un jour, le tonton, d’un ton plaintif explique :
« Une apparition comme à Lourdes ! Tu vois çà à Livri ? Livri, lieu de pèlerinage ! Tous nos terrains qu’on n’arrive pas à vendre, tous les commerces qui ferment, tous ces gens qui partent à la ville ! Fini tout çà : Livri, lieu de pèlerinage où le moindre mètre carré vaudrait une fortune ».
Tout est dit. Le roman peut réellement commencer. Camille est sous la table à ce moment là.
« J’ai vu la Vierge Marie » va s’exclamer Camille en rentrant chez elle. Le tonton tente de calmer le jeu en pensant que ses propos lui ont monté à la tête mais rien n’y fait. Camille a vu la Vierge Marie. Enfin…l’a-t-elle réellement vu ? « Oui et Non » comme elle le dit si bien. Peu importe qu’elle ait vu ou pas, cela va déclencher un phénomène de grande ampleur autour de Camille.
Une rencontre décisive
Pierrot vit de plus en plus mal cet enfermement mais une nouvelle patiente arrive. Il s’agit de Camille. L’attitude de Pierrot va peu à peu changer. Elle va occuper la chambre voisine après le suicide de son précédent voisin de chambre.
« Autant dire que les séances d’écriture tournaient toutes autour de Camille et que j’en tirais un plaisir infini. Les moments de « déchirage » devenaient de plus en plus pénibles mais je ne voulais toujours pas risquer que mes feuillets puissent tomber dans les mains d’autrui. »
Pierrot va tenter de comprendre pourquoi Camille est dans cet hôpital et d’éclaircir la fameuse histoire de la Vierge Marie.
« _ Pierrot, je n’ai qu’un vrai pouvoir, c’est celui d’entrer en communication directe avec la personne avec qui je suis. Pour toi, c’est ton rêve un peu spécial, pour quelqu’un d’autre c’est de revêtir les aspects d’une personne qui lui est proche.
_ Par exemple ?
_ Si tu penses à quelqu’un que tu aimes très fort mais que cette personne n’existe plus, je vais prendre sa place et te parler. »
Un livre onirique
Les rêves sont omniprésents dans ce livre et l’on navigue dans ce monde onirique à la recherche parfois de la réalité de la situation. Puis nous nous laissons entraîner dans l’histoire. Pierrot et Camille vont prendre la fuite et même si Pierrot connaîtra peut être dans ce monde une certaine forme de renaissance ; cela sera aussi une autre forme d’enfermement : celui de la passion qui l’entrainera dans des méandres.
Un livre profond avec une histoire originale qui mérite le détour.
Une chronique à retrouver sur 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1364-Camille.html
Pierrot : un personnage attachant
Les mots de Pierrot sont douloureux. Il s’est retrouvé dans un hôpital psychiatrique après avoir été jugé irresponsable des actes qu’il a commis. Nous découvrons avec lui ce milieu si particulier et l’enfermement si difficile à vivre. L’isolement auquel il doit faire face nous plonge rapidement dans une réflexion sur ces enceintes si particulières qui avaient retenu toute l’attention de Michel Foucault.
Le personnel, les pensionnaires, les moments de solitude : tout est listé soigneusement et nous finissons rapidement à nous attacher à Pierrot qui a une particularité. En effet, il écrit. Mais il ne conserve jamais. Il déchire.
« J’avoue que si j’écris depuis si longtemps c’est en partie pour ce sentiment de gagner comme une liberté et un tout petit pouvoir sur ceux qui me dominent sans cesse. »
« […] tu n’auras jamais la possibilité de lire ce que j’écris, parce que tout à l’heure, je vais tout déchirer et d’une façon telle qu’il sera impossible de reconstruire l’immense puzzle. »
Camille et la Vierge Marie
Camille est une petite fille d’une douzaine d’années. Elle est rapidement attachante également avec son tonton qui l’amène parcourir les différentes brocantes. Elle apprend les petits filons de la vente à ses côtés et surtout on sent une relation fusionnelle entre eux.
Un jour, le tonton, d’un ton plaintif explique :
« Une apparition comme à Lourdes ! Tu vois çà à Livri ? Livri, lieu de pèlerinage ! Tous nos terrains qu’on n’arrive pas à vendre, tous les commerces qui ferment, tous ces gens qui partent à la ville ! Fini tout çà : Livri, lieu de pèlerinage où le moindre mètre carré vaudrait une fortune ».
Tout est dit. Le roman peut réellement commencer. Camille est sous la table à ce moment là.
« J’ai vu la Vierge Marie » va s’exclamer Camille en rentrant chez elle. Le tonton tente de calmer le jeu en pensant que ses propos lui ont monté à la tête mais rien n’y fait. Camille a vu la Vierge Marie. Enfin…l’a-t-elle réellement vu ? « Oui et Non » comme elle le dit si bien. Peu importe qu’elle ait vu ou pas, cela va déclencher un phénomène de grande ampleur autour de Camille.
Une rencontre décisive
Pierrot vit de plus en plus mal cet enfermement mais une nouvelle patiente arrive. Il s’agit de Camille. L’attitude de Pierrot va peu à peu changer. Elle va occuper la chambre voisine après le suicide de son précédent voisin de chambre.
« Autant dire que les séances d’écriture tournaient toutes autour de Camille et que j’en tirais un plaisir infini. Les moments de « déchirage » devenaient de plus en plus pénibles mais je ne voulais toujours pas risquer que mes feuillets puissent tomber dans les mains d’autrui. »
Pierrot va tenter de comprendre pourquoi Camille est dans cet hôpital et d’éclaircir la fameuse histoire de la Vierge Marie.
« _ Pierrot, je n’ai qu’un vrai pouvoir, c’est celui d’entrer en communication directe avec la personne avec qui je suis. Pour toi, c’est ton rêve un peu spécial, pour quelqu’un d’autre c’est de revêtir les aspects d’une personne qui lui est proche.
_ Par exemple ?
_ Si tu penses à quelqu’un que tu aimes très fort mais que cette personne n’existe plus, je vais prendre sa place et te parler. »
Un livre onirique
Les rêves sont omniprésents dans ce livre et l’on navigue dans ce monde onirique à la recherche parfois de la réalité de la situation. Puis nous nous laissons entraîner dans l’histoire. Pierrot et Camille vont prendre la fuite et même si Pierrot connaîtra peut être dans ce monde une certaine forme de renaissance ; cela sera aussi une autre forme d’enfermement : celui de la passion qui l’entrainera dans des méandres.
Un livre profond avec une histoire originale qui mérite le détour.
Une chronique à retrouver sur 1001livres:
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Confessions d'un banquier pourri de Crésus
« Vous ne me connaissez pas, vous n’avez jamais entendu parler de moi. J’ai grandi dans l’ombre, au cœur du sérail de l’argent. Je suis un parasite de la haute finance, l’un des membres du directoire d’une des plus grandes banque de France. A peine surpayé, j’ai ramassé quelques millions d’euros en une quinzaine d’années. Une paille, comparé aux salaires et aux primes des traders que je dirige. »
Première question dont je me moque mais qui est importante…
Voila, dans ma petite citation introductive, j’ai repris ce qui a le plus intéressé la presse lors de la sortie de ce livre. Tous ont tenté de répondre à la question qui est Crésus. Je vous informe de suite, je ne le sais pas et je m’en moque. Ce n’est pas une chose importante au fond. Des indices se glissent tout au long du livre mais cela peut aussi bien être un véritable membre du directoire d’une grande banque française (certains étant partis avec la crise…) qu’un fin connaisseur des marchés financiers qui a souhaité s’amuser avec ce livre. Dans tous les cas, ici, nous avons un livre habilement mené avec une description qui ne doit pas être très loin d’une réalité inquiétante sur le système financier.
Un véritable thriller
Le personnage principal, Damien, occupe un poste de directeur général dans une grande banque française. Au fil de ces rencontres, il va apprendre, avec un temps d’avance, que Lehman Brothers est mort. « Certains journalistes se souviennent qu’un an auparavant, le magazine Fortune avait décerné à cet établissement prestigieux le titre de « banque d’investissement la plus admirée des Etats Unis ».
C’est une prostituée de luxe qui va lui révéler ces informations avant tout le monde et cela va lui être confirmé par un autre acteur de la finance mondiale influent. Nous sommes dans un véritable thriller dans lequel Damien va tenter de gagner beaucoup plus d’argent qu’il en gagne actuellement (selon lui) à travers un instrument financier, le SWAP. Si au départ, Damien apparaît comme le salarié modèle prêtant attention à son entreprise et aux conséquences des actes catastrophiques menés, on s’aperçoit rapidement qu’il appartient bien à ce milieu où l’on retrouve drogue, sexe, délits d’initiés et politique. Une réunion montre l’état lamentable dans laquelle se trouve la banque et plus personne ne semble maîtriser ces chiffres.
« Voila qui étaient vraiment nos polytechniciens. Des polymagiciens de pacotille, forts en maths, certes, mais sans un sou de jugeote. »
Les différents acteurs de la finance et d’une certaine forme de sa chute sont passés au crible ici, des organismes de contrôle aux traders en passant par les économistes.
Le langage des marchés revisité
Dès le début, le style de l’auteur est agréable avec quelques métaphores intéressantes. Ainsi, le « syndrome de la saucisse » pour évoquer les subprimes m’a fait sourire.
« Eh bien, quand on m’interroge, je compare les banquiers à des bouchers pas très consciencieux. En fait, nous avons fait disparaitre les crédits à hauts risques dont nous voulions nous débarrasser en les mélangeant avec des créances de bonne qualité. La fabrication de ce cervelas d’un genre nouveau s’appelle la titrisation. Ensuite, on débite les nouveaux titres en tranches, qu’on vend en engrangeant au passage de belles commissions. […] Quand les morceaux de viande avariée-en l’occurrence les subprimes-pourrissent et deviennent toxiques, çà contamine toute la saucisse, et les acheteurs tombent malades. […] Je pense que ceux qui ont trop mangé de saucisses ne s’en sortiront pas. Quant aux autres, ils considèrent désormais que tous les bouchers sont des escrocs et des empoisonneurs. »
Un petit livre sympathique qui séduira les admirateurs de la haute finance ou les passionnés de l’histoire économique.
Vous pouvez retrouver cette chronique sur 1001 livres:
http://www.1001-livres.fr/1377-Confessions%20d'un%20banquier%20pourri.html
Première question dont je me moque mais qui est importante…
Voila, dans ma petite citation introductive, j’ai repris ce qui a le plus intéressé la presse lors de la sortie de ce livre. Tous ont tenté de répondre à la question qui est Crésus. Je vous informe de suite, je ne le sais pas et je m’en moque. Ce n’est pas une chose importante au fond. Des indices se glissent tout au long du livre mais cela peut aussi bien être un véritable membre du directoire d’une grande banque française (certains étant partis avec la crise…) qu’un fin connaisseur des marchés financiers qui a souhaité s’amuser avec ce livre. Dans tous les cas, ici, nous avons un livre habilement mené avec une description qui ne doit pas être très loin d’une réalité inquiétante sur le système financier.
Un véritable thriller
Le personnage principal, Damien, occupe un poste de directeur général dans une grande banque française. Au fil de ces rencontres, il va apprendre, avec un temps d’avance, que Lehman Brothers est mort. « Certains journalistes se souviennent qu’un an auparavant, le magazine Fortune avait décerné à cet établissement prestigieux le titre de « banque d’investissement la plus admirée des Etats Unis ».
C’est une prostituée de luxe qui va lui révéler ces informations avant tout le monde et cela va lui être confirmé par un autre acteur de la finance mondiale influent. Nous sommes dans un véritable thriller dans lequel Damien va tenter de gagner beaucoup plus d’argent qu’il en gagne actuellement (selon lui) à travers un instrument financier, le SWAP. Si au départ, Damien apparaît comme le salarié modèle prêtant attention à son entreprise et aux conséquences des actes catastrophiques menés, on s’aperçoit rapidement qu’il appartient bien à ce milieu où l’on retrouve drogue, sexe, délits d’initiés et politique. Une réunion montre l’état lamentable dans laquelle se trouve la banque et plus personne ne semble maîtriser ces chiffres.
« Voila qui étaient vraiment nos polytechniciens. Des polymagiciens de pacotille, forts en maths, certes, mais sans un sou de jugeote. »
Les différents acteurs de la finance et d’une certaine forme de sa chute sont passés au crible ici, des organismes de contrôle aux traders en passant par les économistes.
Le langage des marchés revisité
Dès le début, le style de l’auteur est agréable avec quelques métaphores intéressantes. Ainsi, le « syndrome de la saucisse » pour évoquer les subprimes m’a fait sourire.
« Eh bien, quand on m’interroge, je compare les banquiers à des bouchers pas très consciencieux. En fait, nous avons fait disparaitre les crédits à hauts risques dont nous voulions nous débarrasser en les mélangeant avec des créances de bonne qualité. La fabrication de ce cervelas d’un genre nouveau s’appelle la titrisation. Ensuite, on débite les nouveaux titres en tranches, qu’on vend en engrangeant au passage de belles commissions. […] Quand les morceaux de viande avariée-en l’occurrence les subprimes-pourrissent et deviennent toxiques, çà contamine toute la saucisse, et les acheteurs tombent malades. […] Je pense que ceux qui ont trop mangé de saucisses ne s’en sortiront pas. Quant aux autres, ils considèrent désormais que tous les bouchers sont des escrocs et des empoisonneurs. »
Un petit livre sympathique qui séduira les admirateurs de la haute finance ou les passionnés de l’histoire économique.
Vous pouvez retrouver cette chronique sur 1001 livres:
http://www.1001-livres.fr/1377-Confessions%20d'un%20banquier%20pourri.html
No et moi de Delphine de Vigan une très belle découverte!
Lou Bertignac est une adolescente de 13 ans surdouée. Elève de seconde, toute l’histoire du livre commence par un exposé à faire pour le 10 décembre. Cherchant l’ensemble des subterfuges pour ne pas le faire, Monsieur Marin, son professeur ne l’oublie pas et lui demande son sujet : cela sera les sans abris.
La rencontre
Lou adore les gares. « J’y vais pour regarder les trains qui partent, à cause de l’émotion, c’est un
truc que j’aime bien, voir l’émotion des gens[…]Quand on a de la chance, on assiste à de vraies séparations, je veux dire que cela va durer longtemps ou que cela va paraître très long (ce qui revient au même), alors là l’émotion est très dense, c’est comme si l’air s’épaississait, comme s’ils étaient seuls, sans personne autour. »
Lou, c’est une rencontre qu’elle va faire à la gare d’Austerlitz qui va bouleverser sa vie. Lou a un esprit de curiosité développé et elle adore faire pléthore d’expériences en quête d’explications. Elle va en faire une grandeur nature en allant à la rencontre d’une jeune femme SDF, No.
A la découverte de No
Nolwenn (No) est une jeune fille vivant dans la rue. La méfiance est de mise mais peu à peu, elle arrive à l’approcher et à gagner sa confiance, la fameuse confiance, fil conducteur et de réflexion de ce roman. Très rapidement, Lou va s’attacher à elle. Même si No lui explique que « dehors, on n’a pas d’amis », elle va également trouver en Lou une amie. Elles commencent à se dévoiler peu à peu. L’absence passagère de No entraîne Lou dans un profond désarroi.
« Je suis descendue dans le métro, j’ai attendu la rame, je regardais les affiches et j’avais envie de pleurer, parce que No n’était plus là, parce que je l’avais laissé partir, parce que je ne lui avais pas dit merci. »
Des preuves au-delà des mots
Mais Lou va lui dire plus que merci en lui proposant de l’héberger chez ses parents. Elle permettra de faire retrouver le sourire à sa mère, dépressive depuis la perte d’un enfant. Tout se passera bien, No semble reprendre peu peu goût à la vie.
Une illusion ?
« Dans les livres il y a des chapitres pour bien séparer les moments, pour montrer que le temps passe ou que la situation évolue et même parfois des parties avec des titres chargés de promesses. La rencontre, l’espoir, la chute, comme des tableaux. Mais dans la vie, il n’y a rien, pas de titre, pas de pancarte, pas de panneau, rien qui indique attention danger, éboulements fréquents ou désillusion imminente. Dans la vie, on est tout seul avec son costume et tant pis s’il est tout déchiré. »
Lou apprend la vie à travers cette expérience humaine unique et auprès de Lucas, un condisciple important présent tout au long du livre.
Conclusion
Ce livre est un petit bijou. Le style de l’auteur est inimitable avec un style d’écriture faisant mouche. Une belle leçon de vie nous est offerte avec tout ce qu’elle comporte de difficile.
Une chronique à retrouver sur 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1356-No%20et%20moi.html
La rencontre
Lou adore les gares. « J’y vais pour regarder les trains qui partent, à cause de l’émotion, c’est un
truc que j’aime bien, voir l’émotion des gens[…]Quand on a de la chance, on assiste à de vraies séparations, je veux dire que cela va durer longtemps ou que cela va paraître très long (ce qui revient au même), alors là l’émotion est très dense, c’est comme si l’air s’épaississait, comme s’ils étaient seuls, sans personne autour. »
Lou, c’est une rencontre qu’elle va faire à la gare d’Austerlitz qui va bouleverser sa vie. Lou a un esprit de curiosité développé et elle adore faire pléthore d’expériences en quête d’explications. Elle va en faire une grandeur nature en allant à la rencontre d’une jeune femme SDF, No.
A la découverte de No
Nolwenn (No) est une jeune fille vivant dans la rue. La méfiance est de mise mais peu à peu, elle arrive à l’approcher et à gagner sa confiance, la fameuse confiance, fil conducteur et de réflexion de ce roman. Très rapidement, Lou va s’attacher à elle. Même si No lui explique que « dehors, on n’a pas d’amis », elle va également trouver en Lou une amie. Elles commencent à se dévoiler peu à peu. L’absence passagère de No entraîne Lou dans un profond désarroi.
« Je suis descendue dans le métro, j’ai attendu la rame, je regardais les affiches et j’avais envie de pleurer, parce que No n’était plus là, parce que je l’avais laissé partir, parce que je ne lui avais pas dit merci. »
Des preuves au-delà des mots
Mais Lou va lui dire plus que merci en lui proposant de l’héberger chez ses parents. Elle permettra de faire retrouver le sourire à sa mère, dépressive depuis la perte d’un enfant. Tout se passera bien, No semble reprendre peu peu goût à la vie.
Une illusion ?
« Dans les livres il y a des chapitres pour bien séparer les moments, pour montrer que le temps passe ou que la situation évolue et même parfois des parties avec des titres chargés de promesses. La rencontre, l’espoir, la chute, comme des tableaux. Mais dans la vie, il n’y a rien, pas de titre, pas de pancarte, pas de panneau, rien qui indique attention danger, éboulements fréquents ou désillusion imminente. Dans la vie, on est tout seul avec son costume et tant pis s’il est tout déchiré. »
Lou apprend la vie à travers cette expérience humaine unique et auprès de Lucas, un condisciple important présent tout au long du livre.
Conclusion
Ce livre est un petit bijou. Le style de l’auteur est inimitable avec un style d’écriture faisant mouche. Une belle leçon de vie nous est offerte avec tout ce qu’elle comporte de difficile.
Une chronique à retrouver sur 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1356-No%20et%20moi.html
Soie de Alessandro Baricco, une merveille littéraire!
« Hervé Joncourt sentit encore le voile de soie se soulever et s’éloigner de lui. La dernière sensation, ce fut une main qui ouvrait la sienne et sans sa paume déposait quelque chose. Il attendit longtemps, dans le silence, ne bougeant pas. Puis, lentement, il ôta de ses yeux le linge mouillé.[…] Ce ne fut rien, ensuite d’ouvrir la main, et de voir ce billet. Petit. Quelques idéogrammes destinés l’un en dessous de l’autre. Encre noire. »
L’histoire se passe dans la deuxième partie du 19ème siècle. Le métier d’Hervé, personnage principal est le négoce des vers de soie lorsqu’ils sont encore sous forme d’œufs minuscules.
Ce drôle de métier en apparence va permettre de développer la petite bourgade de Lavilledieu dans le midi de la France grâce à un personnage étrange, Baldabiou. C’était ce dernier qui avait permis à Hervé de développer son activité.
Au départ, Hervé allait chercher les vers à soie en Afrique. Il partait en Janvier et revenait en Avril. Cela devenait une habitude pour lui jusqu'à ce que l’épidémie de pébrine attaque les vers à soie au-delà de l’Europe. Son épouse, Hélène l’attendait. « C’était une femme grande, aux gestes lents, elle portait de longs cheveux noirs qu’elle ne rassemblait jamais sur sa tête. Elle avait une voix superbe. »
Baldabiou avait la réponse à ce problème : Le Japon. « Comme huit ans plus tôt, il laissait cet homme lui réécrire posément son destin. ».
Il partit le 06 octobre pour revenir au début du mois d’avril. Il va faire la rencontre de Hara Kei au Japon et également d’une jeune femme. Une scène étrange nous est décrite. Le temps semble s’être arrêté :
« Hara Kei était assis sur le sol, les jambes croisées dans le coin le plus éloigné de la pièce. Il était vêtu d’une tunique sombre et il ne portait aucun bijou. Seul signe visible de son pouvoir, une femme étendue près de lui, la tête posée sur ses genoux, les yeux fermés, les bras cachés sous un ample vêtement rouge qui se déployait autour d’elle, comme une flamme, sur la natte couleur de cendre. »
Hervé est invité à raconter son histoire. Il se lance alors dans un monologue. Il retourne en France.
Quatre expéditions au Japon vont se succéder. Mais il y aura toujours une jeune femme présente avec le fameux billet dont j’évoquais l’existence en préambule de cette chronique et Hélène sera toujours là également à son retour.
L’amour, la passion, les rencontres, les saveurs et la douceur de la soie sont présents derrière chaque page avec beaucoup d’élégance.
Une magnifique histoire admirablement écrite avec des réitérations intéressantes donnant un rythme endiablé à ce petit livre sympathique lu en deux heures.
Une chronique à retrouver sur 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1338-Soie.html
L’histoire se passe dans la deuxième partie du 19ème siècle. Le métier d’Hervé, personnage principal est le négoce des vers de soie lorsqu’ils sont encore sous forme d’œufs minuscules.
Ce drôle de métier en apparence va permettre de développer la petite bourgade de Lavilledieu dans le midi de la France grâce à un personnage étrange, Baldabiou. C’était ce dernier qui avait permis à Hervé de développer son activité.
Au départ, Hervé allait chercher les vers à soie en Afrique. Il partait en Janvier et revenait en Avril. Cela devenait une habitude pour lui jusqu'à ce que l’épidémie de pébrine attaque les vers à soie au-delà de l’Europe. Son épouse, Hélène l’attendait. « C’était une femme grande, aux gestes lents, elle portait de longs cheveux noirs qu’elle ne rassemblait jamais sur sa tête. Elle avait une voix superbe. »
Baldabiou avait la réponse à ce problème : Le Japon. « Comme huit ans plus tôt, il laissait cet homme lui réécrire posément son destin. ».
Il partit le 06 octobre pour revenir au début du mois d’avril. Il va faire la rencontre de Hara Kei au Japon et également d’une jeune femme. Une scène étrange nous est décrite. Le temps semble s’être arrêté :
« Hara Kei était assis sur le sol, les jambes croisées dans le coin le plus éloigné de la pièce. Il était vêtu d’une tunique sombre et il ne portait aucun bijou. Seul signe visible de son pouvoir, une femme étendue près de lui, la tête posée sur ses genoux, les yeux fermés, les bras cachés sous un ample vêtement rouge qui se déployait autour d’elle, comme une flamme, sur la natte couleur de cendre. »
Hervé est invité à raconter son histoire. Il se lance alors dans un monologue. Il retourne en France.
Quatre expéditions au Japon vont se succéder. Mais il y aura toujours une jeune femme présente avec le fameux billet dont j’évoquais l’existence en préambule de cette chronique et Hélène sera toujours là également à son retour.
L’amour, la passion, les rencontres, les saveurs et la douceur de la soie sont présents derrière chaque page avec beaucoup d’élégance.
Une magnifique histoire admirablement écrite avec des réitérations intéressantes donnant un rythme endiablé à ce petit livre sympathique lu en deux heures.
Une chronique à retrouver sur 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1338-Soie.html
Leçons de vie de Marie Barrillon à lire et à relire, une grande et belle plume littéraire!
« J’ai quelques heures pour vous. Du temps dans le temps. Du mien dans le vôtre. Quelques heures pour vous faire voir autre chose. Autre chose que votre vie à vous. Que votre quotidien trop quotidien. Votre ordinaire trop ordinaire. Vos habitudes trop habituelles. Votre boulot qui vous entortille trop serré. Une course continue et continuelle. Une vie à vitesse rapide. Vos obligations trop obligatoires, qui vous assomment et vous étouffent, trop mais jamais un peu. Juste un peu, juste pour vous dire, j’ai des obligations comme tout le monde »
Il a été difficile pour moi de choisir un passage à mettre en exergue de cette chronique. Difficile car j’ai rarement souligné autant de passages dans un livre, difficile aussi car chaque phrase raisonne encore dans ma tête tant la plume de Marie Barrillon est forte. Forte dans une vie fragile. Forte car d’une qualité exceptionnelle. Forte car elle vous traverse le cœur.
François Mauriac expliquait que « tous les romans viennent du cœur ». Si vous souhaitez une preuve vivante de cette citation, alors lisez ce livre. L’amour est omniprésent tout au long de cette leçon de vie. Mais leçons de vie, ce n’est pas le livre prétentieux d’une auteure qui nous fait croire qu’elle a trouvé la clé pour vivre de la meilleure façon possible. C’est un livre où l’auteure se livre à travers différents moments de sa vie. Des moments souvent douloureux où les larmes peuvent vite couler sur votre joue tant sa plume vous transperce le cœur par les étapes racontés.
Si j’ai choisi cette phrase en exergue, c’est parce qu’elle est à l’image d’une partie du livre. Oui, seulement d’une partie. Désolé, je ne peux pas résumer un livre aussi complet et riche en deux phrases chers lecteurs. Revenons-en à la phrase du départ donc. L’auteure s’adresse à nous directement. Dès les premières pages, elle veut vous faire rentrer dans son monde et le pari est vite réussi. On a compris également que le temps est une notion importante et omniprésente chez l’auteure. Puis, cette phrase, c’est aussi une invitation à l’évasion, à chasser notre quotidien pour découvrir le sien.
Nous apprenons ainsi à découvrir la famille, les amis et des instants de la vie de l’auteure.
Quelques phrases peut être pour découvrir le style inimitable de l’auteure sont nécessaires.
Une métaphore tout d’abord, « dans l’ignorance la plus totale, il commence à faire les couleurs de mon univers sur la palette de la vie qui lui donne, en y incorporant des teintes qui n’y existaient pas. »
Une magnifique phrase sur l’amour, « pour un destinataire unique, grand amour ou passion fidèle jusqu’à demain ou jusqu’au lit éternel, le cœur s’applique dans ces battements pour ne pas dériver sur un fleuve inconnu ou trop connu »
Marie Barrillon interroge également ses lecteurs, «j’ai besoin de savoir si mes mots vous animent. Si je touche votre cœur à travers vos yeux ». Puisque l’auteure semble douter et il faut le reconnaitre quand nous écrivons, nous avons un sentiment de solitude parfois dur à porter, je tiens à la rassurer de suite, le coup de maître est réussi. Je pense être en accord avec l’auteure, je me suis accordé à son pas. « N’oubliez pas d’accorder votre pas au mien sans me lâcher la main. »
Une phrase sur la vieillesse peut être, « il ne nous reste plus alors qu’à accepter de vivre face à cette infirmité qui nous enlace tel un amant trop épris, sans pouvoir faire autrement que de se laisser aller. »
Il y a aussi la question de l’inexplicable, « pourquoi toujours chercher à tout expliquer. Il y a des mystères qui restent des mystères. Des secrets qui demeurent des secrets. Des énigmes qui perdurent silencieusement. »
Je ne peux m’empêcher de citer deux autres phrases qui sont selon moi très significatives d’une leçon de vie :
« En définitive, précieux sont les gens à qui on peut parler dans une confiance sincère. Exceptionnels sont ceux à qui on peut tout dire sans secret »
« Nous pouvons vivre avec nos souvenirs si nous les maintenons vivants en nous. Mais nous ne devons pas nous laisser dépasser par eux. Même si parfois ils reviennent nous brutaliser. »
Mais vous pouvez peut être penser que leçons de vie est un livre fondamentalement triste alors que la fin réserve un vrai appel à la vie avec le plaisir de la lecture, de l’écriture et de l’envie.
Alors, donc cher lecteur, une dernière phrase de Marie Barrillon qui reflète la sensualité ce roman, « les yeux sont au bout de leurs doigts. Leurs mains se frôlent. Ils n’osent pas se toucher vraiment. Pas encore. »
Une chronique à retrouver sur le site 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1208-Leçons%20de%20vie.html
Il a été difficile pour moi de choisir un passage à mettre en exergue de cette chronique. Difficile car j’ai rarement souligné autant de passages dans un livre, difficile aussi car chaque phrase raisonne encore dans ma tête tant la plume de Marie Barrillon est forte. Forte dans une vie fragile. Forte car d’une qualité exceptionnelle. Forte car elle vous traverse le cœur.
François Mauriac expliquait que « tous les romans viennent du cœur ». Si vous souhaitez une preuve vivante de cette citation, alors lisez ce livre. L’amour est omniprésent tout au long de cette leçon de vie. Mais leçons de vie, ce n’est pas le livre prétentieux d’une auteure qui nous fait croire qu’elle a trouvé la clé pour vivre de la meilleure façon possible. C’est un livre où l’auteure se livre à travers différents moments de sa vie. Des moments souvent douloureux où les larmes peuvent vite couler sur votre joue tant sa plume vous transperce le cœur par les étapes racontés.
Si j’ai choisi cette phrase en exergue, c’est parce qu’elle est à l’image d’une partie du livre. Oui, seulement d’une partie. Désolé, je ne peux pas résumer un livre aussi complet et riche en deux phrases chers lecteurs. Revenons-en à la phrase du départ donc. L’auteure s’adresse à nous directement. Dès les premières pages, elle veut vous faire rentrer dans son monde et le pari est vite réussi. On a compris également que le temps est une notion importante et omniprésente chez l’auteure. Puis, cette phrase, c’est aussi une invitation à l’évasion, à chasser notre quotidien pour découvrir le sien.
Nous apprenons ainsi à découvrir la famille, les amis et des instants de la vie de l’auteure.
Quelques phrases peut être pour découvrir le style inimitable de l’auteure sont nécessaires.
Une métaphore tout d’abord, « dans l’ignorance la plus totale, il commence à faire les couleurs de mon univers sur la palette de la vie qui lui donne, en y incorporant des teintes qui n’y existaient pas. »
Une magnifique phrase sur l’amour, « pour un destinataire unique, grand amour ou passion fidèle jusqu’à demain ou jusqu’au lit éternel, le cœur s’applique dans ces battements pour ne pas dériver sur un fleuve inconnu ou trop connu »
Marie Barrillon interroge également ses lecteurs, «j’ai besoin de savoir si mes mots vous animent. Si je touche votre cœur à travers vos yeux ». Puisque l’auteure semble douter et il faut le reconnaitre quand nous écrivons, nous avons un sentiment de solitude parfois dur à porter, je tiens à la rassurer de suite, le coup de maître est réussi. Je pense être en accord avec l’auteure, je me suis accordé à son pas. « N’oubliez pas d’accorder votre pas au mien sans me lâcher la main. »
Une phrase sur la vieillesse peut être, « il ne nous reste plus alors qu’à accepter de vivre face à cette infirmité qui nous enlace tel un amant trop épris, sans pouvoir faire autrement que de se laisser aller. »
Il y a aussi la question de l’inexplicable, « pourquoi toujours chercher à tout expliquer. Il y a des mystères qui restent des mystères. Des secrets qui demeurent des secrets. Des énigmes qui perdurent silencieusement. »
Je ne peux m’empêcher de citer deux autres phrases qui sont selon moi très significatives d’une leçon de vie :
« En définitive, précieux sont les gens à qui on peut parler dans une confiance sincère. Exceptionnels sont ceux à qui on peut tout dire sans secret »
« Nous pouvons vivre avec nos souvenirs si nous les maintenons vivants en nous. Mais nous ne devons pas nous laisser dépasser par eux. Même si parfois ils reviennent nous brutaliser. »
Mais vous pouvez peut être penser que leçons de vie est un livre fondamentalement triste alors que la fin réserve un vrai appel à la vie avec le plaisir de la lecture, de l’écriture et de l’envie.
Alors, donc cher lecteur, une dernière phrase de Marie Barrillon qui reflète la sensualité ce roman, « les yeux sont au bout de leurs doigts. Leurs mains se frôlent. Ils n’osent pas se toucher vraiment. Pas encore. »
Une chronique à retrouver sur le site 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1208-Leçons%20de%20vie.html
mardi 26 janvier 2010
« Ero dietro di te », c’est ainsi que commence le livre par cette phrase en italien. « J’étais derrière toi », en français, est la phrase griffonnée sur un bout de papier à l’attention du personnage principal mais si certes c’est ainsi que débute le livre, est ce vraiment la naissance de l’histoire?
Alexandrine, une femme fatale et trompée…
Dès les premières pages, nous comprenons que le personnage principal a trompé pour la première fois sa femme et sous le poids de la culpabilité, il lui avoue. Alexandrine ne le supportera pas mais surtout elle va utiliser la pire des vengeances en trompant à son tour son mari. Le couple avec les deux enfants semblait déjà assez souffrir avant. « Tu connais déjà l’histoire : on l’a racontée à tout le monde : c’est que deux jours après, au moment où j’avouais à Alexandrine que j’avais flirté avec cette fille, je lui annonçai par la même occasion que je la quittais, mais pour me rétracter brusquement au bout de vingt minutes et la supplier de me pardonner. » A travers cette phrase, nous commençons à palper le style de l’auteur qui s’adresse d’une façon directe avec un esprit torturé à la recherche d’une solution car il aime Alexandrine d’un amour passionnel. « Même nos enfants passaient au second plan. C’était elle d’abord. Elle, elle, elle, toujours elle. »
La rencontre en Italie avec Alice
Alors qu’il est au plus mal, désespéré par la situation actuelle et usé par les épreuves que lui fait subir Alexandrine puisqu’il ne supporte pas que la relation extraconjugale de sa femme perdure, il part rejoindre sa famille en Italie. Alors qu’il est au restaurant, le serveur à la fin du repas, vient lui remettre le mot lu au début de la chronique…Il ne l’a pas vu, il ne sait pas à quoi elle ressemble. Si la scène peut s’apparenter à « un gros coup » cinématographique comme lui-même le présente d’ailleurs, l’auteur arrive à mettre une réalité à cette situation par la profondeur de l’analyse. Alors qu’il semble prendre cette situation à la légère et qu’il s’en amuse, il va appeler le soir même pour programmer une rencontre.Alice est plus jeune que lui et fondamentalement différente d’ Alexandrine. Avec elle, il connaitra le bonheur mais il lui explique sa situation initiale dès le départ, marié, des enfants ; elle aussi a quelqu’un...La relation semble être limitée à ce petit voyage mais cela ne pourra pas rester une aventure…
Alice et/ou Alexandrine ?
De retour, l’enfer quotidien reprend vite le dessus mais il aborde de mieux en mieux…grâce à Alice. Les mails au bureau, des photos échangées, des vacances programmées ensemble… avec Alice donc. « Et là, forcément, çà repart de plus belle, on recommence à compenser la distance, l’absence, la virtualité de nos sentiments par les mots les plus purs. Et vas y que les mails de cinq pages, les poèmes, les SMS et les coups de fil que je passe en douce planqué dans ma bagnole ». Mais la situation n’est pas durable surtout à partir du moment où Alexandrine lors d’un repas va lui annoncer qu’elle sait tout. Si l’auteur montre son profond attachement pour Alice, il n’est pas prêt à quitter Alexandrine…car les choses ne sont pas si simples que çà comme en témoigne cette réflexion…« A-t-on le droit, pour sauver égoïstement sa peau, de quitter celui ou celle que l’on a aimé à la vie à la mort ? As-tu le droit de laisser tomber l’autre lorsqu’il va moins bien que toi, qu’il est plus vulnérable que toi et qu’il est tacitement établi entre vous que son si fragile équilibre dépend de ta décision ou non de rester ? »L’auteur nous livre ici un roman poignant avec un ton direct et beaucoup de réflexion sur les relations amoureuses.
Une chronique à retrouver sur 1001livres
http://www.1001-livres.fr/1116-J'étais%20derrière%20toi.html
Alexandrine, une femme fatale et trompée…
Dès les premières pages, nous comprenons que le personnage principal a trompé pour la première fois sa femme et sous le poids de la culpabilité, il lui avoue. Alexandrine ne le supportera pas mais surtout elle va utiliser la pire des vengeances en trompant à son tour son mari. Le couple avec les deux enfants semblait déjà assez souffrir avant. « Tu connais déjà l’histoire : on l’a racontée à tout le monde : c’est que deux jours après, au moment où j’avouais à Alexandrine que j’avais flirté avec cette fille, je lui annonçai par la même occasion que je la quittais, mais pour me rétracter brusquement au bout de vingt minutes et la supplier de me pardonner. » A travers cette phrase, nous commençons à palper le style de l’auteur qui s’adresse d’une façon directe avec un esprit torturé à la recherche d’une solution car il aime Alexandrine d’un amour passionnel. « Même nos enfants passaient au second plan. C’était elle d’abord. Elle, elle, elle, toujours elle. »
La rencontre en Italie avec Alice
Alors qu’il est au plus mal, désespéré par la situation actuelle et usé par les épreuves que lui fait subir Alexandrine puisqu’il ne supporte pas que la relation extraconjugale de sa femme perdure, il part rejoindre sa famille en Italie. Alors qu’il est au restaurant, le serveur à la fin du repas, vient lui remettre le mot lu au début de la chronique…Il ne l’a pas vu, il ne sait pas à quoi elle ressemble. Si la scène peut s’apparenter à « un gros coup » cinématographique comme lui-même le présente d’ailleurs, l’auteur arrive à mettre une réalité à cette situation par la profondeur de l’analyse. Alors qu’il semble prendre cette situation à la légère et qu’il s’en amuse, il va appeler le soir même pour programmer une rencontre.Alice est plus jeune que lui et fondamentalement différente d’ Alexandrine. Avec elle, il connaitra le bonheur mais il lui explique sa situation initiale dès le départ, marié, des enfants ; elle aussi a quelqu’un...La relation semble être limitée à ce petit voyage mais cela ne pourra pas rester une aventure…
Alice et/ou Alexandrine ?
De retour, l’enfer quotidien reprend vite le dessus mais il aborde de mieux en mieux…grâce à Alice. Les mails au bureau, des photos échangées, des vacances programmées ensemble… avec Alice donc. « Et là, forcément, çà repart de plus belle, on recommence à compenser la distance, l’absence, la virtualité de nos sentiments par les mots les plus purs. Et vas y que les mails de cinq pages, les poèmes, les SMS et les coups de fil que je passe en douce planqué dans ma bagnole ». Mais la situation n’est pas durable surtout à partir du moment où Alexandrine lors d’un repas va lui annoncer qu’elle sait tout. Si l’auteur montre son profond attachement pour Alice, il n’est pas prêt à quitter Alexandrine…car les choses ne sont pas si simples que çà comme en témoigne cette réflexion…« A-t-on le droit, pour sauver égoïstement sa peau, de quitter celui ou celle que l’on a aimé à la vie à la mort ? As-tu le droit de laisser tomber l’autre lorsqu’il va moins bien que toi, qu’il est plus vulnérable que toi et qu’il est tacitement établi entre vous que son si fragile équilibre dépend de ta décision ou non de rester ? »L’auteur nous livre ici un roman poignant avec un ton direct et beaucoup de réflexion sur les relations amoureuses.
Une chronique à retrouver sur 1001livres
http://www.1001-livres.fr/1116-J'étais%20derrière%20toi.html
A la poursuite du bonheur, un ouvrage collectif très intéressant!!
Je ne suis pas parti à la recherche du temps perdu comme ce cher Marcel Proust mais à la poursuite du bonheur en compagnie de Stéphane Osmont dans le rôle magnifique de conteur et de fil conducteur. Mais comme je n’aime pas partir dans un voyage sans quelques sommités, je me suis fait accompagner de David Servan Schreiber, Boris Cyrulnik, Eric Wilson, Daniel Kahneman, Richard Davidson, Tal Ben Shahar, Ruut Veenhoven et Pascal Bruckner. Je ne pouvais que réussir ma quête s’il ne s’agissait que de la réussir…
Le bonheur comme condition sine qua non
Stephane Osmont part d’un constat simple, l’omniprésence du bonheur aujourd’hui que cela soit à travers les têtes magnifiques de quelques stars sur des magazines non littéraires ou encore par le biais de mille formules/produits vous promettant le bonheur dans votre vie. Il s’est justement tourné vers toutes les recettes miracles mais beaucoup paraissaient peu réalistes…C’est alors qu’il est parti à la recherche d’éminents spécialistes pour des entretiens passionnants.
La recette du bonheur, s’il vous plait ?
Alors, suivant David Servan Schreiber, cela passe par une alimentation avec des oméga 3, ce que j’avais déjà lu par ailleurs dans son livre guérir, « le sentiment d’être en relation avec un être humain et de pouvoir lui apporter quelque chose de concret », un zeste de méditation avec la pratique de la psychologie positive (définie plus bas dans la chronique) et une bonne respiration. Enfin, comme je sais que quelques uns qui sont en train de lire cette chronique sont également des écrivains, je ne peux m’empêcher de vous citer ce passage :« Je pense également, qu’ici, ainsi que dans le reste de l’Europe, perdure une certaine glorification de l’état dépressif, beaucoup plus qu’aux Etats Unis. Comme si un grand écrivain, un grand penseur se devait d’être dépressif. » A bon entendeur, je vous laisserai par vous-même interpréter…La psychologie positive se définit selon Servan Schreiber comme celle qui « s’intéresse spécifiquement, sciemment à des gens qui vont bien, et elle se donne pour objectif de leur enseigner à aller encore mieux, à les rendre encore plus heureux. »Tal Ben Shahar nous propose également toute une série d’exercices à mettre en place comme l’écriture de cinq choses dont nous sommes reconnaissants chaque soir…selon lui, le résultat est le suivant, les personnes « se sentent plus heureuses, plus optimistes, en meilleure santé, réussissent mieux ce qu’elles entreprennent et sont plus généreuses envers les autres »Stéphane Osmont semble bien méfiant face à ce beau constat par des petits exercices de la sorte…ainsi, nous partons à la rencontre de Boris Cyrulnick. Après nous avoir donné son point de vue sur l’imagerie médicale pour détecter le bonheur développé par Richard Davidson, il nous explique « la formule chimique du bonheur » avec l’incidence de la sérotonine.Nous partons ensuite à Ringkobing sur la côte ouest du Danemark la ville où on est le plus heureux au monde selon les études statistiques de Ruut Veehoven mais les chiffres sont souvent à manier avec précaution… Un économiste qui s’occupe du bonheur ? Daniel Kanheman nous propose son équation du bonheur et en accompagnement son scepticisme sur la psychologie positive. Mais au-delà des chiffres, il convient peut être de retenir sa définition du bonheur « je dirais que le bonheur est d’abord une sensation, et ensuite une façon de percevoir sa vie, d’en être satisfait ».
Le bonheur à mettre à la poubelle pour être heureux !
Against Hapiness (contre le bonheur) est le livre d’Eric Wilson expliquant la survalorisation du bonheur aujourd’hui et l’obsession actuelle sur ce terme. « Comme le pensaient Camus et Sartre, l’anxiété nous rend plus humain » explique l’auteur…Si Pascal Bruckner le définit comme « le visiteur du soir qui s’invite chez nous à l’improviste, et s’éclipse ensuite sur la pointe des pieds », il rappelle avant tout que le bonheur l’a toujours laissé indifférent préférant à ce dernier, le plaisir, la gaité et la joie !Un livre qui se lit comme un roman avec beaucoup de connaissances et de précisions sur la pensée de quelques grands noms d’aujourd’hui. Une anthologie intéressante sur le bonheur à savourer sans modération !
Une chronique à retrouver sur 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1098-A%20la%20recherche%20du%20bonheur,%20un%20roman%20entretien%20à%20lire!.html
Le bonheur comme condition sine qua non
Stephane Osmont part d’un constat simple, l’omniprésence du bonheur aujourd’hui que cela soit à travers les têtes magnifiques de quelques stars sur des magazines non littéraires ou encore par le biais de mille formules/produits vous promettant le bonheur dans votre vie. Il s’est justement tourné vers toutes les recettes miracles mais beaucoup paraissaient peu réalistes…C’est alors qu’il est parti à la recherche d’éminents spécialistes pour des entretiens passionnants.
La recette du bonheur, s’il vous plait ?
Alors, suivant David Servan Schreiber, cela passe par une alimentation avec des oméga 3, ce que j’avais déjà lu par ailleurs dans son livre guérir, « le sentiment d’être en relation avec un être humain et de pouvoir lui apporter quelque chose de concret », un zeste de méditation avec la pratique de la psychologie positive (définie plus bas dans la chronique) et une bonne respiration. Enfin, comme je sais que quelques uns qui sont en train de lire cette chronique sont également des écrivains, je ne peux m’empêcher de vous citer ce passage :« Je pense également, qu’ici, ainsi que dans le reste de l’Europe, perdure une certaine glorification de l’état dépressif, beaucoup plus qu’aux Etats Unis. Comme si un grand écrivain, un grand penseur se devait d’être dépressif. » A bon entendeur, je vous laisserai par vous-même interpréter…La psychologie positive se définit selon Servan Schreiber comme celle qui « s’intéresse spécifiquement, sciemment à des gens qui vont bien, et elle se donne pour objectif de leur enseigner à aller encore mieux, à les rendre encore plus heureux. »Tal Ben Shahar nous propose également toute une série d’exercices à mettre en place comme l’écriture de cinq choses dont nous sommes reconnaissants chaque soir…selon lui, le résultat est le suivant, les personnes « se sentent plus heureuses, plus optimistes, en meilleure santé, réussissent mieux ce qu’elles entreprennent et sont plus généreuses envers les autres »Stéphane Osmont semble bien méfiant face à ce beau constat par des petits exercices de la sorte…ainsi, nous partons à la rencontre de Boris Cyrulnick. Après nous avoir donné son point de vue sur l’imagerie médicale pour détecter le bonheur développé par Richard Davidson, il nous explique « la formule chimique du bonheur » avec l’incidence de la sérotonine.Nous partons ensuite à Ringkobing sur la côte ouest du Danemark la ville où on est le plus heureux au monde selon les études statistiques de Ruut Veehoven mais les chiffres sont souvent à manier avec précaution… Un économiste qui s’occupe du bonheur ? Daniel Kanheman nous propose son équation du bonheur et en accompagnement son scepticisme sur la psychologie positive. Mais au-delà des chiffres, il convient peut être de retenir sa définition du bonheur « je dirais que le bonheur est d’abord une sensation, et ensuite une façon de percevoir sa vie, d’en être satisfait ».
Le bonheur à mettre à la poubelle pour être heureux !
Against Hapiness (contre le bonheur) est le livre d’Eric Wilson expliquant la survalorisation du bonheur aujourd’hui et l’obsession actuelle sur ce terme. « Comme le pensaient Camus et Sartre, l’anxiété nous rend plus humain » explique l’auteur…Si Pascal Bruckner le définit comme « le visiteur du soir qui s’invite chez nous à l’improviste, et s’éclipse ensuite sur la pointe des pieds », il rappelle avant tout que le bonheur l’a toujours laissé indifférent préférant à ce dernier, le plaisir, la gaité et la joie !Un livre qui se lit comme un roman avec beaucoup de connaissances et de précisions sur la pensée de quelques grands noms d’aujourd’hui. Une anthologie intéressante sur le bonheur à savourer sans modération !
Une chronique à retrouver sur 1001livres:
http://www.1001-livres.fr/1098-A%20la%20recherche%20du%20bonheur,%20un%20roman%20entretien%20à%20lire!.html
Petits principes de langue de bois économique de Bernard Maris
Je débute cette chronique par la conclusion de ce petit essai économique : « L’extrême gauche dira : « vous voulez aider les pauvres, vous, les sociaux démocrates ? Vous ne faîtes qu’aider le capitalisme à survivre. »Les ultralibéraux diront que « l’assistance nuit à sa liberté. » Et les révolutionnaires qu’elle « nuit à la Révolution ». A chacun sa pureté. »
Sur la forme pour commencer !
Pourquoi avoir choisi la fin comme commencement de cette chronique ? Plusieurs raisons selon moi. Premièrement parce que l’auteur explique qu’il faut en finir avec certaines méthodes d’économistes peu scrupuleux à raconter n’importe quoi et pas des moindres mais aussi dans un second temps car c’est tout à l’image du style d’écriture de l’auteur, oncle Bernard à Charlie Hebdo.
La forme tout d’abord avant de parler du fond. L’auteur a choisi le même style de présentation que dans l’Antimanuel d’économie de Bernard Maris avec des chapitres (ici au nombre de douze mais tous très courts, une à deux pages petit format) ponctués de caricatures pour surement ne pas oublier qu’il est souvent nécessaire de rire des économistes. Il n’y pas de références ici à des tableaux de peintres malgré tout comme cela avait été le cas précédemment mais cela ne s’y prêtait pas ici de toute façon selon moi…
La rhétorique au service des économistes
A moins d’être un véritable ermite, je ne vous cacherai pas que les médias nous ont parlé d’une crise financière, puis économique importante. L’économiste a donc occupé la une de l’actualité et souvent pour ne pas faire d’économie mais de la « rhétorique économique » selon Bernard Maris puisque l’économie selon lui n’existe pas. Je reprends par conséquent d’ailleurs les mots de l’auteur pour définir la rhétorique, « une virtuosité, un talent, une stratégie langagière qui utilise différents moyens d’expression pour persuader son auditeur. » L’économiste deviendrait ainsi un animateur devant convaincre ou faire peur suivant ce qu’il veut faire passer comme message puisque de toute façon, il n’existe pas de vérité en économie.
Incohérences de la pensée économique
Selon lui, malgré tout, les économistes tiennent un discours cohérent dans quatre domaines : l’échange, la consommation, la production et la distribution. Ensuite, il faut regarder la réalité et comme l’explique Oncle Bernard, cela parait beaucoup plus complexe qu’il n’y parait puisqu’il faut prendre en compte la fameuse interdépendance. Phénomène pour lequel Maris explique la théorie hallucinante dite du chaos, d’établir un système d’équation conduisant selon lui « à des résultats totalement aléatoires, indépendamment du niveau de précision avec lequel sont
mesurées les conditions initiales. Autrement dit, il existe de l’indéterminisme dans le déterminisme. »
Dans ce petit livre, nous ressentons le combat de Bernard Maris contre les arguments avancés trop facilement et pour lesquels il va prendre le soin de les défaire un par un. Un petit chapitre porte le titre, « les arguments quasi logiques » dans lequel il s’amuse à démonter les comparaisons rapides et faciles. D’ailleurs en parlant de ces dernières, il explique qu’elles ne « visent pas à informer mais à impressionner ou culpabiliser. »Un autre chapitre porte le nom « l’argument de généralité ou d’évidence » dans lequel il rappelle une phrase de Aristote « Ceux qui se demandent si la neige est blanche ou non n’ont qu’à la regarder ». Ainsi, les choses sont claires, l’évidence ne se discute pas mais elle est dure à trouver en économie car elle est composée d’une multitude d’éléments.D’autres phénomènes seront présents devant ce tribunal rendant coupable bons nombres de théories, d’économistes ou de politiques. Un livre qui encourage à la réflexion sur le beau discours des économistes actuels.
Une chronique à retrouver sur 1001livres
http://www.1001-livres.fr/1097-Petits%20principes%20de%20langue%20de%20bois%20économique.html
Sur la forme pour commencer !
Pourquoi avoir choisi la fin comme commencement de cette chronique ? Plusieurs raisons selon moi. Premièrement parce que l’auteur explique qu’il faut en finir avec certaines méthodes d’économistes peu scrupuleux à raconter n’importe quoi et pas des moindres mais aussi dans un second temps car c’est tout à l’image du style d’écriture de l’auteur, oncle Bernard à Charlie Hebdo.
La forme tout d’abord avant de parler du fond. L’auteur a choisi le même style de présentation que dans l’Antimanuel d’économie de Bernard Maris avec des chapitres (ici au nombre de douze mais tous très courts, une à deux pages petit format) ponctués de caricatures pour surement ne pas oublier qu’il est souvent nécessaire de rire des économistes. Il n’y pas de références ici à des tableaux de peintres malgré tout comme cela avait été le cas précédemment mais cela ne s’y prêtait pas ici de toute façon selon moi…
La rhétorique au service des économistes
A moins d’être un véritable ermite, je ne vous cacherai pas que les médias nous ont parlé d’une crise financière, puis économique importante. L’économiste a donc occupé la une de l’actualité et souvent pour ne pas faire d’économie mais de la « rhétorique économique » selon Bernard Maris puisque l’économie selon lui n’existe pas. Je reprends par conséquent d’ailleurs les mots de l’auteur pour définir la rhétorique, « une virtuosité, un talent, une stratégie langagière qui utilise différents moyens d’expression pour persuader son auditeur. » L’économiste deviendrait ainsi un animateur devant convaincre ou faire peur suivant ce qu’il veut faire passer comme message puisque de toute façon, il n’existe pas de vérité en économie.
Incohérences de la pensée économique
Selon lui, malgré tout, les économistes tiennent un discours cohérent dans quatre domaines : l’échange, la consommation, la production et la distribution. Ensuite, il faut regarder la réalité et comme l’explique Oncle Bernard, cela parait beaucoup plus complexe qu’il n’y parait puisqu’il faut prendre en compte la fameuse interdépendance. Phénomène pour lequel Maris explique la théorie hallucinante dite du chaos, d’établir un système d’équation conduisant selon lui « à des résultats totalement aléatoires, indépendamment du niveau de précision avec lequel sont
mesurées les conditions initiales. Autrement dit, il existe de l’indéterminisme dans le déterminisme. »
Dans ce petit livre, nous ressentons le combat de Bernard Maris contre les arguments avancés trop facilement et pour lesquels il va prendre le soin de les défaire un par un. Un petit chapitre porte le titre, « les arguments quasi logiques » dans lequel il s’amuse à démonter les comparaisons rapides et faciles. D’ailleurs en parlant de ces dernières, il explique qu’elles ne « visent pas à informer mais à impressionner ou culpabiliser. »Un autre chapitre porte le nom « l’argument de généralité ou d’évidence » dans lequel il rappelle une phrase de Aristote « Ceux qui se demandent si la neige est blanche ou non n’ont qu’à la regarder ». Ainsi, les choses sont claires, l’évidence ne se discute pas mais elle est dure à trouver en économie car elle est composée d’une multitude d’éléments.D’autres phénomènes seront présents devant ce tribunal rendant coupable bons nombres de théories, d’économistes ou de politiques. Un livre qui encourage à la réflexion sur le beau discours des économistes actuels.
Une chronique à retrouver sur 1001livres
http://www.1001-livres.fr/1097-Petits%20principes%20de%20langue%20de%20bois%20économique.html
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